Top 10 des meilleures séries de 2022

Mentions spéciales : 

Sandman (Netflix- 11×52′)

Adapter le chef d’oeuvre de Neil Gaiman semblait mission impossible. Allan Heiberg fait pourtant un travail remarquable dans cette adaptation qui prend juste ce qu’il faut de libertés avec l’oeuvre d’origine pour en tirer une réflexion passionnante bien qu’imparfaite sur le pouvoir des rêves et l’inéluctabilité de la mort. Tom Surridge incarne un formidable Morpheus et les guests de choix (Gwendoline Christie en tête) ainsi que la réalisation inspirée parachèvent cette transposition grandiose. 

Disponible sur Netflix

Tokyo Vice (HBO Max – 8×52′)

Première expérience sérielle pour un grand réalisateur. Michael Mann pilote les premiers épisodes de cette plongée stupéfiante dans le Tokyo des années 90. Ansel Elgort, l’éternel cancéreux de Nos Etoiles Contraires et star du remake de West Side Story, incarne avec brio un journaliste américain en pleine infiltration dans le terrible milieu des yakuzas. Un effort de reconstitution phénoménal au service d’acteurs fantastiques et une volonté de réalisme louable qui font de Tokyo Vice l’une des grandes séries de l’année.

Disponible sur Canal+

House of the Dragon (HBO – 10×60′)

Il aurait dû être dans le classement, le spin off tant attendu de Game of Thrones. Il en avait tous les ingrédients : un casting magistral (Paddy Cosidine, Matt Smith, Milly Alcock, Emma D’Arcy, Olivia Cooke…), une réalisation de qualité, l’aval de George R. R. Martin, des dragons… Mais House of the Dragon s’arrête malheureusement au pied du podium, la faute à quelques tendances soapesques un peu agaçantes à ses débuts, et l’impression tenace d’avoir assisté au prologue de la grande histoire. Reste que la fin de saison est brillante, et que la suite s’annonce passionnante. Affaire à suivre.

Disponible sur OCS

10/ Black Bird (Apple TV+ – 6×60′)

D’après une histoire vraie, Black Bird raconte le drôle de marché passé par un détenu pour sortir plus vite : parvenir à faire avouer ses crimes à un tueur en série dont il partage le pénitencier. Une atmosphère poisseuse, pas sans rappeler True Detective, pour une série splendide qui met en scène un immense duel d’acteur : Taron Egerton, brillant, face à la sobriété glaçante de Paul Walter Hauser. Un face à face tendu, qui convoque des dialogues impeccables et sordides à la Mindhunter, et se révèle particulièrement addictif. 

Disponible sur Apple TV+

9/ Le Monde de demain (Arte – 6×52′)

Après le film (Suprêmes d’Audrey Estrougo), Katell Quillévéré et Hélier Cisterne réussissent en six épisodes là où le long-métrage échouait partiellement : capturer l’énergie folle, la poésie mais aussi le contexte politique capital de l’émergence du hip hop en France, grâce à des interprètes d’une solidité redoutable mais surtout grâce à une réalisation envolée et électrique qui séduit autant qu’elle remue. Sans compter la bande originale, phénoménale, mais aussi l’émotion qui n’est jamais laissée de côté. Un franc succès made in France.

Disponible sur Netflix

8/ The Rehearsal (HBO – 6×30′)

Et si vous pouviez répéter les grands moments de votre vie pour ne plus jamais les rater ? C’est le concept de cette improbable comédie, à mi-chemin entre la télé-réalité et la fiction pure, dans laquelle Nathan Fielder, comédien de génie, mène en bateau de pauvres participants qui deviennent les cobayes de sa farce. Une série parfaitement immorale, bijou de comédie noire, qui interroge notre rapport à la réalité autant que le rôle de chef d’orchestre que s’octroie le comédien/réalisateur/scénariste. Surprenant, et toujours tendancieux.

Inédit en France

7/ Chair Tendre (France Télévisions – 10×26′)

A partir d’un sujet brûlant, la question du genre, Yaël Langmann met en scène le parcours de Sasha, jeune fille née intersexuée, qui débarque dans un nouveau lycée. Une série pleine de tendresse, jamais moraliste, portée une Angèle Metzger totalement hypnotisante. Chair tendre capture avec brio et modernité les bouleversements de toute une époque, pour en offrir un portrait plein de véracité et de crédibilité. Il y a fort à parier que tous ces jeunes acteurs iront très loin. 

Disponible sur france.tv

6/ Pam & Tommy (Hulu – 8×60′)

Qui aurait parié sur Pam & Tommy avant sa sortie ? Faire une série toute entière sur la sextape de Pamela Anderson et Tommy Lee semblait en effet voué à l’échec. Mais le tour de force de Robert Siegel, créateur de la série, réside dans l’utilisation magistrale du contexte. En inscrivant son histoire dans l’émergence d’Internet et du porno, en faisant de Seth Rogen un loser attachant en quête de gloire, la série réussit le tour de force de nous passionner pour cette histoire de femme bafouée, moquée pour avoir eu le tort d’aimer. Un portrait magnifique et étrangement touchant de Pamela Anderson, interprétée avec brio et justesse par une Lily James au sommet de sa forme. 

Disponible sur Disney+

5/ This is going to hurt (BBC One – 7×45′)

Prenez Ben Wishaw, un système de santé à l’agonie, une bonne dose d’humour british et un hôpital débordé, et vous obtenez This is going to hurt, un portrait au vitriol de la gestion catastrophique du soin outre-Manche. Adam Kay, créateur de la série, trouve constamment le ton juste, entre comique et tragique, entre désespoir et légèreté. Le sujet est terrifiant, le traitement magnifique, et les personnages diablement bien construits. Une série nécessaire, un véritable électrochoc. 

Disponible sur Canal+

4/ Irma Vep (HBO – 8×52′)

Autrefois, il y avait le film. Désormais, nous avons la série. Sur le papier, le projet d’Olivier Assayas avait de quoi effrayer. Pourtant, le réalisateur y poursuit avec brio sa réflexion entamée dans Sils Maria sur l’effacement de la frontière entre le personnage et l’acteur. Assayas plonge Alicia Vikander dans un jeu de dupes passionnant, qui interroge la notion même de romanesque et qui dresse en creux le portrait de son réalisateur, jamais à court d’autodérision. Une série déroutante mais passionnante, tout en humour et en profondeur. 

Disponible sur OCS

3/ The White Lotus – Saison 2 (HBO – 7×52′)

Passés la surprise et le génie des débuts, la déception était à craindre dans la suite. Mike White délocalise pourtant son hôtel en Sicile avec maestria, pour nous livrer une saison plus acerbe encore, qui interroge cette fois les dynamiques de couple et de domination. Une auscultation cynique et brillante des relations amoureuses, portée par une BO toujours aussi réussie et des références captivantes au cinéma italien. L’humour, l’horreur, la gêne et l’angoisse se côtoient dans cet été infernal sur les plages italiennes, pour notre plus grand plaisir. Mentions spéciales à la toujours incroyable Jennifer Coolidge, mais aussi à Aubrey Plaza, révélation de cette saison.

Disponible sur OCS

2/ The Bear (FX – 8×30′)

Il faut imaginer The Bear comme une recette de cuisine : prenez un soupçon d’After Hours de Martin Scorsese, un zeste de cinéma des Frères Safdie, rajoutez les thématiques de la cuisine et de la santé mentale et vous obtenez The Bear. Portée par le magistral Jeremy Allen White (Shameless), l’intrigue se concentre sur l’un des meilleurs chefs au monde qui décide de reprendre la sandwicherie miteuse de son frère, dans la banlieue de Chicago. Se déroulant quasi-intégralement au sein de la cuisine du restaurant, la mise en scène est hyper étouffante et dynamique, mêlant sueur, insultes, plats qui ont l’air délicieux, le tout au sein d’une brigade dysfonctionnelle mais attachante. Enfin, difficile de ne pas évoquer l’objet de la santé mentale, tant il est omniprésent au sein de chaque personnage présenté : dépression, suicide, addiction, Jeremy Allen White, qui est également le créateur de la série, réussit avec brio à aborder des sujets complexes, qui sont en réalité les plats principaux de son récit. Une série brillante.

Disponible sur Disney+

1/ Severance (Apple TV+ – 9×60′)

Severance, c’est avant tout un concept génial. Un système capable de séparer totalement votre privée de votre vie professionnelle, de sorte que vous n’avez jamais conscience de l’une quand vous êtes dans l’autre. Une dystopie phénoménale, réalisée avec brio par un Ben Stiller en grande forme, et magnifiée par un quatuor d’acteurs choisis à la perfection, Adam Scott en tête. Sans pathos, sans froideur, la série interroge avec une intelligence rarement observée sur petit écran notre capacité à remettre en cause le système. Dans un style unique, à la croisée du thriller, de la comédie et du drame humain, Severance est sans aucun doute la meilleure série de l’année. 

Disponible sur Apple TV+

Lucas Bouchara et Mathias Chouvier

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