Après onze jours de festival intense, la Mostra s’est clôturée de façon plutôt ratée, avec un palmarès étonnant, dans le mauvais sens du terme. Retour sur une cérémonie qui laisse un goût amer.
Prix Marcello-Mastroianni du meilleur espoir : Toby Wallace pour Babyteeth
Une récompense quelque peu capillotractée tant la prestation du jeune australien ne nous semblait pas mémorable, d’autant plus qu’il avait en face de lui la jeune Eliza Scanlen, ou encore Marianna Di Garomelo, la révélation d’Ema.
Elle aurait dû l’avoir :
Mathias : Eliza Scanlen pour Babyteeth
Pierre : Ema Di Girolamo pour Ema
Coupe Volpi du meilleur interprète masculin : Luca Marinelli pour Martin Eden
Disons que si ce n’était pas Joaquin Phœnix, il était l’un des sérieux candidats. Tout de même, sa prestation n’était pas non plus un sommet d’acting. Une récompense plutôt logique mais peu satisfaisante.
Il aurait dû l’avoir :
Mathias : Joaquin Phœnix pour Joker
Pierre : Albano Jeronimo pour The Domain
Coupe Volpi de la meilleure interprète féminine : Ariana Ascaride pour Gloria Mundi
Étant l’une des rares membres du casting à être crédible dans Gloria Mundi, cette récompense est la preuve s’il en fallait qu’on peut gagner un prix de meilleure actrice pour un film médiocre (cc Julianne Moore et son Oscar). Légitime mais pas nécessaire.
Elle aurait dû l’avoir : Gong Li pour Saturday Fiction
Prix du meilleur scénario : Nº7 Cherry Lane de Yonfan
Pourcentage de légitimité : approximativement 0%, tant le film ne brille pas (du tout) par son histoire. Difficile d’imaginer notre visage à l’annonce de cette récompense, mais ça donnait à peu près ça :
Il aurait dû l’avoir :
Mathias : La Mafia Non è Piu Quella Di Una Volta de Franco Maresco
Pierre : Joker de Todd Phillips
Prix spécial du jury : La Mafia Non è Piu Quella Di Una Volta de Franco Maresco
Le film nous avait divisé, mais pour ma part ce prix semble totalement mérité (Pierre se désolidarise totalement de ces propos).
Il aurait dû l’avoir : Mosul de Matthew Michael Carnahan (oui on sait c’était hors compétition…)
Lion d’Argent de la meilleure mise en scène : About Endlessness de Roy Andersson
AH BON ? COMMENT ? POURQUOI ? En aucune manière cette récompense ne saurait être légitimée. Pour la simple et bonne raison que le réalisateur lui-même revendique l’aspect zéro de la mise en scène. Une récompense pour la non mise en scène en somme, totalement aberrante.
Il aurait dû l’avoir :
Mathias : Ema de Pablo Larrain
Pierre : The Painted Bird de Václav Marhoul
Lion d’argent Grand prix du jury : J’accuse de Roman Polanski
Première récompense à faire l’unanimité. Ce prix nous semble totalement mérité tant le film est brillant en tout point de vue. On est aussi heureux que la polémique Polanski n’ait pas empêché le film d’obtenir la récompense, étant donné sa qualité, sans considération pour son auteur.
Il aurait dû l’avoir :
Mathias : The Painted Bird de Václav Marhoul
Pierre : About Endlessness de Roy Andersson
Lion d’or du meilleur film : Joker de Todd Phillips
En l’absence de récompense pour son acteur principal, il était logique que le Lion d’or lui revienne tant les critiques étaient dithyrambiques. Une aberration pour certains (dont Pierre), une récompense logique et audacieuse pour d’autres. Mi figue, mi raisin.
Il aurait dû l’avoir : J’accuse de Roman Polanski
On se retrouve cet hiver pour la Berlinale, avec un peu de chance… 🎬
Pierre et Mathias