Anima est disponible sur Netflix depuis l’été 2019. Ce court-métrage d’une quinzaine de minutes accompagne la sortie du nouvel album du même nom de Thom Yorke, leader de Radiohead. Au générique? Que du beau monde puisque Paul Thomas Anderson est à la mise en scène, Darius Khondji à la photo et bien sûr Thom Yorke à la musique.
Ici, Paul Thomas Anderson n’est plus vraiment à présenter. Il est l’auteur de nombreux films devenus aujourd’hui cultes comme le fameux Boogie Nights (1997) qui a lancé la carrière de Mark Wahlberg, Magnolia (1999) avec Tom Cruise ou encore There will be blood (2007) qui fait obtenir l’Oscar du meilleur acteur à Daniel Day-Lewis.
Paul Thomas Anderson et l’acteur Daniel Day-Lewis
Darius Khondji quant à lui est un directeur de la photographie français qui a commencé à se faire un nom en s’occupant de la photo des films de Jean-Pierre Jeunet. Rapidement, il perce à l’international et travaille avec David Fincher sur Se7en. A partir de là, il enchaine les collaborations et travaille tour à tour avec Wong Kar-Wai, Roman Polanski, Michael Haneke, Bong Joon-Ho, Bernado Bertolucci et plus récemment avec Nicolas Winding Refn et sa série Too old to die young.
Darius Khondji et le réalisateur James Gray. Les deux hommes ont collaboré sur The Immigrant (2013) et The Lost City of Z (2016).
Enfin, passons à Thom Yorke, le musicien et acteur qui porte le court-métrage. Leader du groupe américain Radiohead, Thom Yorke s’est aussi construit une belle carrière personnelle depuis quelques années entre albums solos et musique de films. Dernièrement, c’est lui qui a composé la bande-originale du remake de Suspiria, film de Luca Guadagnino, sélectionné à la Mostra de Venise 2018.
La pochette de l’album de la bande-originale de Suspiria composée par Thom Yorke.
A noter que l’incroyable chorégraphie du court-métrage a été faites par Damien Jalet, chorégraphe belge qui a lui aussi travaillé sur Suspiria.
Pour en revenir au court-métrage présenté par Netflix, les trois hommes nous offrent 15 minutes d’une grande virtuosité. Le film est découpé en trois séquences, trois séquences qui accompagnent une chanson différente du nouvel album de Thom Yorke.
La première séquence, rythmée par Not the news, est filmée dans un métro praguois. Des hommes et des femmes sont endormis et parmi-eux un homme, joué par le musicien lui-même, s’éveille peu à peu à la vue d’une autre femme, elle aussi réveillée.
En sortant du wagon, cette dernière oublie une mallette que l’homme va récupérer. Tout au long du court-métrage, il cherchera à la lui rendre. La seconde séquence se déroule sur la chanson Traffic et la dernière sur la magnifique Dawn Chorus.
A l’instant même où l’homme croise le regard de l’autre et trouve un but (rendre la mallette à la femme), il devient vivant et nage à contre-courant des autres hommes endormis.
Dans cette seconde séquence, les danseurs effectuent une chorégraphie sur une gigantesque plateforme blanche. Plateforme dont on ne sait pas si elle est positionnée à la verticale ou l’horizontale tant la chorégraphie des danseurs et la caméra de Paul Thomas Anderson nous font perdre tous nos repères.
Le court-métrage se termine dans une troisième séquence magnifique de poésie. Plus lente, plus posée, cette troisième partie nous montre l’homme et la femme enfin réunis.
En conclusion, les plans et la lumière sont magnifiques. Les chorégraphies exceptionnelles. Les danseurs talentueux. Une synthèse de tout cela fait d’Anima une véritable expérience cinématographique d’un onirisme tel que, dès la première minute, on est totalement plongés dans son univers et qu’une fois les quinze minutes achevées, il est difficile de revenir à la réalité.
Anima est donc LA découverte à faire sur Netflix cet été.
2M